Indonésie : explosion et fusillade à Jakarta, au moins six morts.

Plusieurs explosions et des coups de feu ont été entendus dans le centre de la capitale d'Indonésie, Jakarta, ce jeudi matin. La police indonésienne a recensé au moins six morts, trois civils et trois policiers. Pour le président indonésien, il s'agit d'un « acte terroriste »

Plusieurs explosions suivies d'une fusillade ont retenti ce jeudi matin à Jakarta, faisant au moins six morts selon un bilan de la police indonésienne. Elle précise que les attaques se sont produites près d'un café Starbucks du centre-ville et dans un centre commercial proche du bureau des nations unies. La police a précisé que quatre assaillants, dont deux kamikazes sont morts. « Pour le moment les coups de feu ont cessé mais des tireurs sont toujours en fuite, nous redoutons de nouveaux coups de feu » a indiqué un porte-parole de la police

Selon la chaîne MetroTV, entre 10 et 14 assaillants auraient participé à ces attaques. La télévision indonésienne a évoqué six détonations, un photographe de Reuters a vu 3 morts sur le sol devant un Starbucks détruit par une explosion. Selon des médias locaux, un poste de police devant le centre commercial a été détruit et une autre explosion a été signalée à Palmerah, dans une banlieue ouest de Jakarta.

Quatre auteurs présumés des attaques ont été tués pendant une fusillade avec la police dans un cinéma dans le même bâtiment que le starbucks pris pour cible.

Anton Charliyan, porte-parole de la police, a rappelé que le pays avait déjà reçu des menaces de l'Etat islamique « qui a dit que l'Indonésie serait bientôt sous les feux de projecteurs. » Mais aucune revendication n'indique qu'il s'agisse d'une attaque de l'Etat islamique.

La police déjà sur les dents

La police indonésienne était en alerte maximale pendant les fêtes de fin d'année en Indonésie, après avoir déjoué un attentat suicide projeté à Jakarta pour le Nouvel An.

En décembre, la police avait arrêté cinq personnes soupçonnées d'appartenir à un réseau proche de l'organisation Etat islamique (EI) et quatre autres en rapport avec le groupe extrémiste Jemaah Islamiyah, responsable d'attentats de grande ampleur en Indonésie.

Les forces de l'ordre avaient saisi du matériel servant à la fabrication d'explosifs ainsi qu'un drapeau inspiré par le groupe Etat islamique (EI). Les extrémistes islamistes avaient également d'autres cibles dont des stations de police, des centres commerciaux, des groupes chiites minoritaires et des membres de l'unité d'élite de la police antiterroriste.

Près de 150.000 policiers et militaires avaient été mobilisés pour garder des sites importants pendant la période d'alerte maximale durant les fêtes, du 24 décembre au 2 janvier.

L'Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, avait été précipitée dans sa propre "guerre contre le terrorisme" par les attentats de Bali en 2002 (202 morts). Mais l'archipel n'avait pas connu d'attentats majeurs depuis ceux qui ont fait neuf morts en juillet 2009 dans des hôtels de luxe à Jakarta.