Fusillade mortelle à Woippy : le suspect devant la justice aujourd'hui

L'auteur de la fusillade sanglante de Woippy, déjà condamné par le passé, va être déféré devant la justice à Metz aujourd'hui.
Publié le 01/06/2015 à 07:18
Temps de lecture : 4 min
Fusillade mortelle à Woippy : le suspect devant la justice aujourd'hui

(avec AFP) L'enquête et le contexte se précisent après la fusillade qui a fait un mort et 3 blessés grave à Woippy ce week-end.

Le suspect, Jean-Ludovic Gbetie, déjà connu des services de police a partiellement reconnu les faits samedi soir à l'issue de sa garde à vue à Metz. Le suspect de 49 ans, déjà condamné par le passé pour agression sexuelle, violence et port d'arme illégal, a ouvert le feu sur les passants samedi vers 22 heures, avant d'être interpellé par la police.

Ce serait à l'issue d'une petite fête bien arrosée au pied des immeubles et un différent avec une de ses victimes, que tout aurait dégénéré. Ivre, il serait alors revenu armé et aurait tiré une quinzaine de balles.

Le bilan humain est très lourd : Outre la jeune femme de 22 ans, morte après avoir été touchée par plusieurs balles, le frère de la victime, âgé de 25 ans, et un jeune homme de 18 ans se trouvaient dans un état très grave, l'un touché à la tête et l'autre à l'abdomen. Leurs jours étaient encore en danger dimanche après-midi, a précisé M. Mercuri. Au total, une quinzaine de douilles ont été trouvées sur cinq scènes de crime différentes par les enquêteurs.

Des coups de feu pris pour des pétards

«Au début, on a tous cru que c'étaient des pétards, et puis j'ai vu un homme armé qui tirait sur tout le monde», raconte Dylan, 20 ans, salarié dans une société d'entretien. «Je ne voulais pas croiser le regard du tireur au risque de me prendre une balle», témoigne Louisa, 43 ans, qui rentrait chez elle avec la plus jeune de ses deux enfants quand elle a entendu les coups de feu. De sa fenêtre, elle a ensuite aperçu les secours qui s'affairaient à tenter de ranimer la jeune femme de 22 ans: en vain.

Au moment où on tentait de la ranimer à coups de massages cardiaques, d'autres tirs étaient entendus dans un périmètre de 500 mètres et les policiers se lançaient aux trousses du tireur.

Maîtrise au Tazer

Repéré par une patrouille équipée de pistolets taser à impulsions électriques, le tireur présumé a été neutralisé au moment où il était en passe de «s'en prendre peut-être à une nouvelle victime», a souligné un enquêteur. «S'il avait eu le temps, il aurait sans doute ouvert le feu» sur les policiers, son arme étant encore chargée et prête à tirer, selon le commissaire de police à la Sécurité publique de Moselle, Olivier Saudreau. Il avait également d'autres munitions de réserve dans les poches.

«L'agresseur a pris des risques énormes» en mettant en joue les policiers, a remarqué le sénateur-maire de Woippy, François Grosdidier (Républicains) tout en louant le «grand professionalisme» des forces de l'ordre. Le procureur a salué leur «sang-froid exceptionnel» qui a permis d'éviter d'alourdir encore le terrible bilan du drame.

Placé en garde à vue, le tireur présumé devait être déféré lundi devant un juge d'instruction en vue d'une mise en examen, probablement pour assassinat et tentative d'assassinat si l'enquête permet de retenir la préméditation du passage à l'acte. L'homme avait déjà été condamné à une peine de cinq ans d'emprisonnement dont une partie avec sursis pour agression sexuelle et violences, ainsi qu'infraction à la législation sur les armes.

Jean-Ludovic Gbetie sera déféré devant la justice aujourd’hui alors que le parquet de Metz pourrait ouvrir une information judiciaire pour assassinat et tentatives d’assassinat ou crime suivi de crimes.