Boutros Boutros Ghali s'est éteint à l'âge de 93 ans
Boutros Boutros-Ghali avait été nommé ministre d'État aux Affaires étrangères en octobre 1977 sous le président Anouar al-Sadate. Durant ses 14 ans en poste, il a notamment joué un rôle clef dans la conclusion des accords de paix égypto-israéliens initiés à Camp David en 1978 et signés un an plus tard.
Spécialiste des rapports Nord-Sud, Boutros Boutros-Ghali avait été le principal artisan de la politique africaine de l'Égypte.
Élu à l'ONU dans l'euphorie de la fin de la Guerre froide et de l'après guerre du Golfe, il a dû faire face à de sérieuses crises, avec des conflits en ex-Yougoslavie, en Somalie, au Moyen-Orient et le génocide au Rwanda.
Après la mort en Somalie de 18 soldats américains fin 1993 et les reculades des Nations unies dans les dossiers de l'ex-Yougoslavie et du Rwanda, il avait été pris comme bouc émissaire, en particulier par les États-Unis qui avaient mis un veto à sa réélection et soutenu le ghanéen Kofi Annan.
L'ambassadrice américaine à l'ONU, Madeleine Albright, avait accusé à l'époque M. Boutros-Ghali de ne pas avoir réussi à réformer l'organisation pour la rendre plus efficace. Mais le principal intéressé avait, lui, eu le sentiment d'avoir été puni pour avoir condamné des opérations israéliennes dans le sud du Liban et poussé certains pays à payer leurs arriérés.
«Boutros Boutros-Ghali a consacré sa vie à promouvoir des idéaux d'un monde plus juste, plus pacifique et plus équitable, d'une «mondialisation démocratique» et de la solidarité Sud-Sud», a déclaré mardi Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco, branche de l'ONU chargée de promouvoir la paix par l'éducation, la science et la culture.
Après son passage aux Nations unies, Boutros Boutros-Ghali, un brillant intellectuel francophone et francophile, avait été le premier secrétaire général de la Francophonie, de 1997 à 2002.
(avec l'AFP)
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