Affaire du Carlton : DSK à la barre

C'est aujourd'hui que s'ouvre le procès de Dominique Strauss Kahn et 13 autres prévenus, accusés de proxénétisme aggravé.
Publié le 02/02/2015 à 15:41
Temps de lecture : 3 min
Affaire du Carlton : DSK à la barre

Connu internationalement après l'affaire du Soffitel à New-York, Dominique Strauss-Kahn ne semble pas s'arrêter dans sa chute.

Au plus haut de sa carrière politique il y a 4 ans, DSK passe aujourd'hui devant les juges avec 13 autres prévenus pour «proxénétisme aggravé», dans l'affaire du Carlton de Lille.

Accusé d'avoir été au cœur d'un réseau de prostitution mis en place par des proches vivants dans le Nord du pays, ce procès est risqué pour l'ex-patron du FMI.

Prévu pour durer 3 semaines il pourrait lui coûter 10 ans de prison et jusqu'à 1,5 millions d'euros.

Loi du silence pour protéger DSK

Les avocats de l'homme politique, dénoncent un acharnement des juges et précisent qu'il ignorait totalement que les femmes qu'il rencontrait étaient des prostituées.
DSK déclara ne se livrer qu'à des «activités de libertinage» avec des filles consentantes.

Les jugent d'instruction ne sont pas de cet avis et déclarent dans leur ordonnance de renvoi : «il a été indiqué que l’appréciation de la connaissance de la qualité de prostituée s’examine au regard non pas d’impressions, d’interprétations intellectuelles, abstraites ou morales (...) dans le cas précis de Dominique Strauss-Kahn, il ne saurait être fait abstraction des hautes fonctions qu’il occupait alors.
Ces hautes fonctions nécessitent un certain sens du discernement et de clairvoyance…
En l’espèce il résulte de l’information qu’une véritable «loi du silence» a été appliquée en vue de protéger Dominique Strauss-Kahn de toute implication pour des faits de proxénétisme »

Des séances de «carnages», de «boucheries» et d'«abattages»

En effet, les 5 prostituées qui ont été intérrogées (Jade, Mounia, Sandrine, Marion, Estelle) racontent comment se déroulait les soirées et déclarent toutes que DSK ne pouvait pas ignorer que leurs services étaient payants.

L'une d'entre-elle rajoute : «C'est vraiment nous faire croire qu'il est naïf».

C'est filles ont déclaré au cours de l'instruction que ces soirées étaient des «séances de carnages, d'abattage et de boucherie»

Rappel des faits

C'est en 2011 que la police judiciaire de Lille se penche de plus près sur René Kojfer, chargé des relations publiques à l'hôtel Carlton, qu'ils soupçonnent de faire venir des prostituées pour les gros clients.

Mis sur écoute, c'est le nom de Dominique de Strauss-Kahn qui ressort dans des conversations de grosses soirées lilloise et belges.

Depuis les informations qu'ont fournies l'écoute téléphonique de René Kojfer, les enquêteurs parviennent à constituer une liste de suspects en lien avec le proxenetisme.