Lassana Bathily, le héros de l'hyper casher, naturalisé

C'est aujourd'hui que Lassana Bathily, héros de la prise d'otages de l'hyper casher, pour avoir caché plusieurs personnes dans un congélateur, va être naturalisé français.
Publié le 20/01/2015 à 09:18
Temps de lecture : 3 min
Lassana Bathily, le héros de l'hyper casher, naturalisé

«Il va y avoir du monde !», prévient Denis Mercier, parrain républicain de Lassana Bathily. Le Malien de 24 ans, qui a permis à une dizaine de personnes de se cacher dans la chambre froide de l'hyper casher lors de la prise d'otages d'Amedy Coulibaly, va être naturalisé aujourd'hui.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve organise donc, une cérémonie ce soir en l'honneur de l'homme pour «acte de bravoure». A 18h30 place Beauvau, beaucoup de monde se pressera autour du jeune homme. Des ex-otages et leurs familles, la direction du magasin qui l'emploie depuis deux ans, des élus parisiens, le préfet de police et des responsables des services qui sont intervenus le 9 janvier porte de Vincennes.

Lassana Bathily a également invité plusieurs de ses amis. Ils sont nombreux depuis que le natif de la région de Kayes est arrivé en France en 2006.

Tour du monde

Félicité par le président de la République François Hollande, photographié avec le secrétaire d’État des États-Unis John Kerry, et demandé par des journalistes du monde entier, le geste héroïque du jeune Malien a fait le tour du monde.

«Avec Coulibaly, notre drapeau était tombé. Vous l'avez relevé», l'a chaleureusement remercié le président malien Ibrahim Boubacar Keita.

Un rêve

Lassana Bathily, n'avait pas 16 ans lorsqu'il a quitté son village natal de Kayes. Clandestin, l'adolescent s'inscrit d'abord à des cours de français, puis à un CAP de peintre-applicateur dans le bâtiment. Il va de boulot en boulot avant d'obtenir sa régularisation en 2011. Il est ensuite embauché dans l'Hyper Cacher et trouve un logement dans une résidence pour jeunes travailleurs à Paris.

Dès 2009 et un refus d'un titre de séjour, Lassana Bathily, majeur, est alors expulsable. Soutenu par la Ligue des droits de l'homme et le Réseau éducation sans frontières, il plaide sa cause devant le tribunal administratif. Et convainc. Cet été, le Malien avait déposé une demande de naturalisation qui trouve son épilogue ce soir.

Près de 300 000 personnes avaient entre-temps signé la pétition du Conseil représentatif des associations noires de France, demandant sa naturalisation et la Légion d'honneur.

«Pour lui, la France, c'était un rêve», raconte Abdoulaye, son cousin. Rêve qui deviendra réalité ce soir aux alentours de 18h30.