
(AFP) Thierry Delay, condamné à vingt ans de réclusion pour le viol de ses quatre fils en 2004, a disculpé mardi 26 mai Daniel Legrand, un des acquittés d'Outreau, qui comparaît devant la cour d'assises de Rennes depuis le 19 mai pour des accusations de viols portant sur la période où il était mineur.
M. Delay est intervenu par vidéoconférence de la prison où il est incarcéré depuis 2001. Il a réaffirmé que seuls lui, son ancienne épouse Myriam Badaoui et un couple de voisins avaient violé ses enfants.
Il a ainsi contredit un de ses fils, Jonathan Delay, aujourd’hui âgé de 21 ans, qui soutient que Daniel Legrand faisait partie des personnes qui l’ont violé, lui et ses frères. « Tu confirmes qu'il n'y avait pas d'autres adultes ? J'aimerais que tu le dises face à moi », a demandé Jonathan Delay à son père. « On n'était que quatre. Il y avait pas d'autres adultes », a assuré Thierry Delay.
Et pas de souvenir (de) quand on était filmés? », a relancé Jonathan Delay. « Non », a répondu son père. « Ça fait onze ans que tu n'as pas vu mon visage, est-ce que tu peux me dire pourquoi avoir commis ces choses? », lui a également demandé son fils. « J'avais pas ma tête à moi, j'étais pas dans un état normal », lui a répondu Thierry Delay dans un soupir.
« J'ai violé que mes enfants », a affirmé l’homme de 51 ans, alors qu'il a été condamné en 2004 pour les viols de neuf enfants et l'agression sexuelle de douze en tout – dont les siens.
« Vous vous rendez compte que vous avez fait du mal ? », lui a démandé Me Patrice Reviron, avocat de Jonathan Delay. « Oui », a répondu Thierry Delay, qui est apparu à l’écran amaigri et malade –, il dit souffrir d’une sclérose en plaques.
Chérif Delay, 25 ans, violé dès l'âge de 5 ans, a aussi pu, quelques minutes, parler à son ancien tortionnaire : « Je fais 1,82 m, 71 kg et j'ai plus peur de toi ! Quand je te regarde, quand je te vois là, tu me fais pitié ! »
La cour a ensuite fait diffuser les auditions filmées de Jonathan et Chérif Delay alors qu'ils n'avaient que 6 et 10 ans. Mercredi matin, c'est la mère des enfants, Myriam Badaoui, dont les déclarations changeantes ont contribué à gonfler l'affaire d’Outreau, avant de la faire basculer en fiasco judiciaire, qui sera entendue.