Soupçonné de financement du terrorisme, l'ex-patron du groupe Lafarge, a été mis en examen

Le cimentier est mis en cause notamment pour avoir acheté du pétrole à l'EI, et pour lui avoir remis de l'argent via un intermédiaire, afin de continuer à faire tourner son usine syrienne de Jalabiya.
Publié le 08/12/2017 à 05:43
Temps de lecture : 2 min
Soupçonné de financement du terrorisme, l'ex-patron du groupe Lafarge, a été mis en examen
Il s'agit d'Eric Olsen, dans le cadre de l'enquête sur le financement par le cimentier en 2013 et 2014 de plusieurs groupes jihadistes en Syrie, dont l'Etat Islamique.

Le cimentier est mis en cause notamment pour avoir acheté du pétrole à l'EI, en violation de l'embargo décrété par l'Union européenne en 2011, et pour lui avoir remis de l'argent via un intermédiaire, afin de continuer à faire tourner son usine de Jalabiya.

De juillet 2012 à septembre 2014, la filiale syrienne de Lafarge a versé environ 5,6 millions de dollars à diverses factions armées dont l'organisation d'Abou Bakr al-Baghdadi.

Il est aussi reproché à Lafarge de ne pas avoir assuré la sécurité de ses employés syriens, restés seuls sur place alors que la direction de l'usine avait quitté la Syrie à l'été 2012.  Aujourd'hui, Les enquêteurs cherchent à savoir si la direction en France était au courant de la situation.

Les deux autres cadres actuellement gardés à vue, Bruno Lafont, le PDG de Lafarge de 2007 à 2015, et Christian Herrault, l'ancien directeur général adjoint, en charge de plusieurs pays dont la Syrie, risquent également une mise en examen pour financement du terrorisme et mise en danger des salariés syriens.

Mis en examen la semaine dernière

La semaine dernière, trois cadres, dont l'ancien directeur de l'usine syrienne, Bruno Pescheux, avaient déjà été mis en examen, notamment pour financement d'une entreprise terroriste. Depuis juin 2017, trois juges - un juge antiterroriste et deux magistrats du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris - enquêtent sur ces soupçons de financement du terrorisme et sur une possible mise en danger de la vie d'autrui des salariés. (AFP)