Procès du mensonge : Cahuzac à la barre

Trois ans après avoir fait trembler la politique française, Jérôme Cahuzac, ancien Ministre du Budget se retrouve devant le Tribunal correctionnel de Paris pour fraude fiscale et blanchiement.

L'affaire commence avec la publication, le 4 décembre 2012, d'un article sur le site de Mediapart. Le site assure que Jérôme Cahuzac a possédé pendant de longues années un compte au sein de la banque suisse UBS qu'il n'a jamais déclaré au Fisc. En janvier 2013, le parquet de Paris ouvre une enquête et une information judiciaire contre X pour blanchiment d'argent le 19 mars, jour de la démission de l'ancien ministre du budget, il affirme alors que cette démission ne « change rien à [son] innocence ni au caractère calomniateur des accusations lancées » contre lui.

Le 2 avril, il publie un communiqué dans lequel il assure avoir rencontré les deux juges et leur avoir confirmé l'existence de ce compte bancaire. L'ancien ministre avoue avoir « été pris dans une spirale du mensonge » et être dévasté par les remords, il est mis en examen le jour-même.

Depuis, Patricia Cahuzac a revendu les appartements et s'est acquittée d'un redressement de plus de deux millions. L'ancien ministre a lui aussi régularisé sa situation, il va devoir comparaître jusqu'au 18 février pour fraude fiscale et blanchiment d'argent devant le tribunal correctionnel de Paris, mais aussi pour avoir « minoré » sa déclaration de patrimoine en entrant au gouvernement.

Les avocats de l'ex-Ministre du Budget souhaitent engager des procédures qui pourraient retarder le procès de plusieurs moi. Ils parlent de « questions prioritaires de constitutionnalité », contestant notamment le cumul de sanctions pénales et fiscales.